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D’EDMUND BURKE.

ration des crimes de M. Hastings et de quelques-uns de ses agens, Burke vient enfin à Debi-Sing, autre tyran subalterne de ces malheureuses contrées.

« Ce monstre (dit-il) levait les subsides des habitans. Il encombrait les prisons de personnes de tout rang, de tout sexe, de tout âge ; il leur faisait acheter leur liberté par des obligations dont lui-même prescrivait la somme : ils ne pouvaient acquitter cette dette injuste, il faisait vendre leurs domaines au denier cent. Ce n’est pas assez : il vend le lieu même consacré à leur sépulture ; fléau des vivans, il trouble encore la cendre des morts. Mais son avarice est déçue en entrant dans la cabane des indigens ; n’importe, il les enlève, ils serviront à sa cruauté.

» Toutes les tortures, sont accumulées sur cette classe innocente. On leur lie ensemble les doigts avec des cordons ; serrés avec violence, on les laisse dans cet état jusqu’à ce que les chairs se soient jointes, et qu’ils ne fassent plus qu’un corps : alors les bourreaux reviennent, ils enfoncent entre ces doigts réunis des coins de fer, et les séparent, ou plutôt les déchirent. D’autres sont attachés deux à deux par les pieds, suspendus dans