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ET DU BEAU


SECTION X.
Pourquoi l’unité est nécessaire à la grandeur détendue.

On objectera peut-être à ce système, que l’œil reçoit généralement un nombre égal de rayons dans tous les tems, et qu’ainsi un grand objet ne peut pas l’affecter par le nombre des rayons, plus que cette variété d’objets que l’œil discerne toujours tant qu’il est ouvert. À cela je répondrai qu’en admettant qu’un nombre égal de rayons, ou qu’une égale quantité de particules lumineuses, frappe l’œil en tout tems, cependant, si ces rayons changent souvent de nature, qu’ils soient tantôt rouges, tantôt bleus, et d’autres couleurs ; ou de manière de se terminer, et qu’ils présentent tantôt un carré, tantôt un triangle, et d’autres figures, à chaque changement de couleur ou de figure, l’organe tombe dans une sorte de relâche ou de repos ; mais ce passage successif et si rapide du relâche au travail, et du travail au relâche, est bien loin de produire un état d’aise : il n’a pas non plus l’effet d’un travail vigoureux et uniforme.