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DU SUBLIME

agissent l’imagination et, peut-être, les autres facultés de l’esprit. Car il est probable que l’entendement, ainsi que les qualités inférieures de l’ame, qui sont les passions, fait usage dans ses opérations de quelques instrusmens corporels et délicats, quoiqu’il soit un peu difficile de découvrir ce qu’ils sont et où ils sont ; mais ce qui montre que l’entendement en fait usage, c’est qu’un long exercice des facultés mentales produit une lassitude remarquable dans tout le corps, et, d’autre part, qu’une grande fatigue ou douleur corporelle affaiblit, et quelquefois détruit réellement les facultés de l’entendement. Comme un exercice convenable est essentiel aux parties musculaires du corps les plus grossières et que sans ce mouvement elles deviendraient languissantes et malades, il en est de même à l’égard de ces parties plus délicates, dont nous avons parlé ; pour les maintenir dans un état convenable, il faut les exercer, les ébranler jusqu’à un certain degré.