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ET DU BEAU

du premier instant où une montagne escarpée lui parut plus terrible qu’une plaine, l’eau ou le feu plus effrayant qu’une motte de terre, quoique toutes ces notions soient très probablement, ou des résultats de notre expérience, ou le fruit des opinions d’autrui, et que, selon toute vraisemblance, nous les ayons reçues assez tard. Mais comme on doit convenir que bien des choses nous affectent d’une certaine manière, non par des pouvoirs naturels qu’elles aient à cette fin, mais par association ; d’autre part, il serait absurde de dire que toutes nos sensations se font par association seulement ; en effet, il e6t des choses qui doivent avoir été dès l’origine naturellement agréables ou désagréables, et des quelles les autres tirent leurs pouvoirs d’association. Je pense qu’il serait assez inutile de chercher la cause de nos passions dans l’association, à moins qu’on ne puisse la découvrir dans les propriétés naturelles des choses.