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ET DU BEAU

l’attraction qu’un effet, dont il n’essaya pas alors de démontrer la cause. Mais lorsqu’il voulut dans la suite en rendre raison par un éther élastique et subtil, ce grand homme (si ce n’est pas une impiété de voir une faute dans un si grand homme) parut avoir oublié sa manière circonspecte de raisonner ; car, en accordant que tout ce qui a été dit à ce sujet soit suffisamment prouvé, il me semble que cela nous laisse autant de difficultés à résoudre que nous en avions. Le faible génie de l’homme se perdra toujours dans cette chaîne immense de causes, qui s’étend jus qu’au trône même de l’Éternel. Dès que nous perdons de vue les qualités immédiatement sensibles des choses, nous sortons de notre sphère. Tout ce que nous faisons ensuite se réduit à quelques vains efforts qui montrent que l’élément où nous sommes ne nous appartient pas. Ainsi, quand je parle de cause et de cause efficiente, j’entends seulement certaines propriétés et certains pouvoirs des corps qui produisent quelque changement dans l’ame : comme, si j’ayais à expliquer le mouvement d’un corps tombant, je dirais qu’il est causé par la gravité ; et je tâcherais le faire voir de quelle manière ce pouvoir