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DU SUBLIME


SECTION XXV.
Le Beau des Sons.

En examinant le sens de l’ouïe, nous lui trouvons une égale aptitude à être touché d’une manière douce et délicate ; et c’est à l’expérience d’un chacun à juger de l’analogie qui existe entre les sons doux ou beaux, et nos descriptions de la beauté par rapport aux autres sens. Milton, dans un des poèmes de sa jeunesse, a décrit cette espèce de musique légère et variée [1]. Il est inutile d’observer que Milton était très-versé dans cet art ; et que personne ne joignit à une oreille plus délicate, une manière plus heureuse d’exprimer les affections d’un sens par des métaphores tirées d’un autre. Voici cette description :

« Ils endorment toujours mes soucis dévorans, en caressant mon oreille des airs moelleux de Lydie, de ces modulations variées, de cette chaîne de douceur que la voix folâtre, flexible et touchante prolonge en courant

  1. L’allégro.