Page:Burke Edmund - Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau - 1803.djvu/227

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
203
ET DU BEAU.

expression à peine connue ; au lieu qu’on dit fréquemment, une grande et laide chose. La différence est immense entre l’admiration et l’amour. Le sublime, qui cause le premier de ces sentimens, s’attache toujours aux grands objets et aux terribles ; le second, aux petits et aux agréables : nous nous soumettons à. ce que nous admirons, mais nous aimons ce qui se soumet à nous : dans le premier cas nous sommes forcés à la complaisance, elle nous flatte dans le second. Enfin, les idées du sublime et du beau reposent sur des bases si différentes, qu’il est difficile, j’avais presque dit impossible, de penser à les concilier dans le même sujet, sans diminuer considérablement l’effet qu’a l’un ou l’autre sur les passions : ainsi, par rapport à leur quantité, les beaux objeti sont comparativement petits.