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ET DU BEAU.

pas dépendre de quelques qualités positives : et puisqu’elle n’est pas un être de notre raison, puisqu’elle nous trappe sans aucun rapport d’utilité, et même en des circonstances où l’on ne peut discerner aucune utilité, puis que l’ordre et la méthode de la nature diffèrent beaucoup, en général, de nos mesures et de nos proportions, il faut conclure que la beauté est le plus souvent une qualité des corps qui agit mécaniquement sur l’esprit humain par l’intervention des sens. Nous devons donc considérer attentivement de quelle manière ces qualités sensibles sont disposées dans les objets que l’expérience nous fait trouver beaux, et qui excitent en nous la passion de l’amour, ou quelque affection analogue.

SECTION XIII.
Les beaux objets sont petits.

La première chose qui se présente en examinant un objet, c’est son étendue ou sa quantité. Pour savoir "quel degré d’étendue convient aux corps que l’on regarde comme beaux, il ne faut que réfléchir à la manière dont on l’exprime. J’ai entendu dire que dans presque