Page:Burke Edmund - Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau - 1803.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xviii
VIE

ne fut plus le représentant du bourg de Wendover ; mais celui de Malton, grace à la protection du marquis de Rockingham, le remit dans un poste qu’il savait si bien remplir. Enfin il s’offrit une occasion qui lui donna l’espoir de sortir de cette dépendance fâcheuse.

Les marchands de Bristol, enrichis par leur commerce avec l’Amérique, ne pouvaient que perdre à une guerre qui devait l’interrompre. Très-satisfaits de l’éloquence de M. Burke, favorable à la paix, ils ne l’étaient pas moins de ses violentes sorties contre le ministère ; en conséquence, voulant lui donner un témoignage de leur reconnaissance, et l’encourager en même tems à rester ferme dans leurs intérêts, ils lui firent savoir que pour être élu, il n’avait qu’à se présenter. Burke n’eût garde de dédaigner ces offres : il part, arrive, mais trouve trois concurrens qui l’avaient devancé. Il n’en est pas effrayé ; l’opinion était pour lui. Il ne se présente à l’assemblée qu’à la sixième séance, et c’est pour y débiter un discours parfaitement propre à la circonstance. Après avoir montré une grande défiance de ses lumières, et relevé l’importance de l’emploi qui allait être confié, il se déclare hardiment contre