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ET DU BEAU.

ment les proportions dont il est question ; mais elle n’a aucune influence sur les passions.


SECTION VI.
La convenance n’est pas la cause de la beauté.

On dit que l’idée de l’utilité, ou de l’utilité d’une partie bien adaptée pour répondre à sa fin, est la cause de. la beauté, ou, par le fait, la beauté même. Sans cette opinion, il eût été impossible que la doctrine de la proportion se fût longtems soutenue ; on se serait bientôt lassé d’entendre parler de mesures indépendantes de tout principe naturel, ou dépourvues de la propriété de répondre à quelque fin. L’idée que nous concevons ordinairement de la proportion, est la convenance des moyens pour, certaines fins, et quand il ne s’agit pas de cela, nous nous inquiétons fort peu dé l’effet que peuvent produire différentes mesures des choses : il était donc nécessaire de fonder cette théorie sur ce principe, que la beauté non-seulement des objets artificiels, mais encore des objets naturels, a sa source dans la convenance des parties pour leurs fins différentes : mais je doute qu’en l’établissant,