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VIE

due au parti opposé, qui poursuivit avec châleur ses premiers projets contre l’Amérique.

C’est ici l’époque la plus brillante de la vie de M. Burke. D’un côté nous le voyons s’opposer avec force, mais sans succès, à l’expulsion de M. Wilkes ; de l’autre, embrasser la cause des non-conformistes, qui avaient imploré la protection du parlement contre un gouvernement persécuteur : mais c’est peut-être dans son opposition forte et constante contre la guerre d’Amérique qu’il s’est montré avec le plus de noblesse. Le discours dont il combattit le Bill du port Boston est un des morceaux d’éloquence le plus beau, le plus achevé qui ait été prononcé dans le sénat anglais ; et le 19 avril 1774, dans une motion qu’il fit pour l’abolition du droit sur le thé, il déploya des talens si supérieurs, qu’un membre du parlement[1], vieillard rempli de mérite, ne put se défendre de s’écrier : « Bon Dieu ! quel homme avons-nous-là ! où puise-t-il cette éloquence irrésistible ? » Un autre membre ayant dit que les Américains étaient les enfans des Anglais, et que des enfans révoltés contre

  1. Lord Carendish.