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ET DU BEAU.

ne dépend pas en général de certaines mesures communes aux divers genres de plantes et d’animaux agréables, il y a cependant dans chaque espèce une certaine proportion absolument essentielle à la beauté de cette espèce particulière. Si nous considérons la nature animale en général, nous ne voyons nulle part que la beauté soit limitée à quelques mesures déterminées ; mais comme chaque classe particulière d’animaux se distingue par quelque mesure particulière et quelque relation de parties, il faut nécessairement que le beau propre à chaque espèce se trouve dans les mesures et les proportions de cette espèce, sans quoi il sortirait de son espèce, et deviendrait en quelque sorte monstrueux : cependant, aucune espèce n’est si étroitement renfermée dans de certaines proportions, qu’il n’y ait pas une grande variété parmi les individus ; et ce qu’on a démontré concernant l’espèce humaine, on peut le démontrer à l’égard des espèces brutes ; savoir, que la beauté se trouve indifféremment dans toutes les proportions que chaque espèce peut admettre, sans quitter sa forme commune ; et c’est cette idée de forme commune qui fait qu’on a quelqu’égard aux proportions des parties, et non l’opération d’aucune cause