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ET DU BEAU.

belles femmes ? Je ne pense pas que personne ose répondre affirmativement ; cependant les deux sexes sont évidemment susceptibles de beauté, et les femmes de la plus grande ; avantage qui, selon moi, ne saurait être attribué à une supérieure exactitude de proportion chez le beau sexe. Arretons-nous un moment sur ce point, et considérons quelle grande différence il y a entre les mesures estimées les plus convenables à plusieurs parties semblables du corps, chez les deux sexes de notre espèce seulement. Si vous assignez aux membres d’un homme quelques proportions déterminées, et que vous imitiez la beauté humaine à ces proportions ; lorsque vous trouvez une femme qui en diffère dans la forme et les mesures de presque chaque partie, vous devez conclure qu’elle n’est pas belle, en dépit de votre imagination ; ou, obéissant à l’imagination, vous devez renoncer à vos règles, vous devez jeter l’échelle et le compas, et chercher ailleurs la cause de la beauté ; car, s’il était vrai que la beauté fût attachée à certaines mesures opérant d’après un principe naturel, pourquoi la verrions-nous unie à des parties homogènes de différentes mesures de proportion, et cela dans la même espèce ? Mais pour étendre un