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ET DU BEAU.

moi, j’ai, en diverses occasions, très-soigneusement examiné beaucoup de ces proportions, et les ai trouvées fort rapprochées, ou parfaitement semblables, non-seulement en plusieurs sujets qui différaient beaucoup les uns des autres, mais particulièrement en deux personnes dont l’une a été fort belle, et l’autre extrêmement éloignée de la beauté. À l’égard des parties qu’on trouve si bien proportionnées, elles sont souvent si éloignées l’une de l’autre par leur situation, leur nature et leurs fonctions, que je ne conçois pas comment elles peuvent souffrir aucune espèce de comparaison, ni, par conséquent, comment il peut en résulter quelque effet appartenant à la proportion. Le cou, dit-on, dans les beaux corps, doit se mesurer par le gras de la jambe ; il doit également avoir deux fois la circonférence du poignet. Ce sont des observations de ce genre que bien des gens débitent dans leurs conversations et dans leurs écrits. Mais, dites-moi, quel rapport le gras de la jambe peut-il avoir avec le cou, ou l’une de ces deux parties avec le poignet ? Certainement ces proportions existent dans les beaux corps ; dans les laids elles existent aussi, il est au pouvoir d’un chacun de le vérifier : Je soupçonne même que les moins parfaites peuvent :