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ET DU BEAU.

analogie entre le coloris de ces êtres si différens, il est impossible d’y découvrir aucune proportion, en les considérant soit dans leur extension, soit dans leur gradation : on en voit d’une seule couleur, d’autres » qui réunis sent toutes les nuances de l’arc-en-ciel ; quelques-uns sont d’une couleur primitive, quelques autres, d’une couleur mixte. Enfin un observateur attentif est en droit de conclure qu’il y a aussi peu de proportion dans les couleurs que dans les formes de ces objets. Tournez les yeux sur les quadrupèdes : examinez la tête d’un beau cheval ; dans quelle proportion est-elle avec le corps et les jambes, et quel rapport existe-t-il entre les jambes et le corps ? Après avoir établi ces proportions comme une règle de beauté, prenez un chien, un chat, ou tout autre animal, et voyez si vous trouvez les mêmes proportions entre sa tête et son cou, entre sen corps et chacune de ces dernières parties, et ainsi des autres. Je crois que l’on peut affirmer, non-seulement qu’elles diffèrent dans chaque espèce, mais encore que dans un grand nombre d’espèces on trouve des individus qui diffèrent de la même manière, et qui sont néanmoins d’une beauté très-frappante. Or, si l’on accorde que la beauté existe