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ET DU BEAU.

ger, riche à la fois de ses feuilles, de ses fleurs et de ses fruits ? Envain cependant nous chercherions ici quelque proportion entre la hauteur et la circonférence, ou dans les dimensions du tout, ou dans la relation des parties. J’accorde que dans un grand nombre de fleurs on peut observer quelque chose qui approche d’une figure régulière, et une sorte de disposition méthodique des feuilles. Telle est la figure de la rose, et telle est la disposition de ses pétales ; mais dans une vue oblique, lorsque cette figure n’est presque plus la même, que l’ordre des feuilles est confondu, elle conserve encore sa beauté : la rose est même plus belle avant d’être pleinement épanouie ; et le bouton naissant plaît davantage que la fleur régulière. Si l’on voulait s’amuser à citer des exemples, on pourrait en fournir une infinité d’autres, faits pour convaincre que la méthode et l’exactitude, l’ame de la proportion, sont plus nuisibles qu’avantageuses à la cause de la beauté.


SECTION III.
La proportion n’est pas la cause de la beauté dans les animaux.

Les animaux fournissent des preuves tout