Page:Burke Edmund - Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau - 1803.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
166
DU SUBLIME

dentes pour nous convaincre que notre idée, de la beauté découle de ces proportions. Nous considérerons ce pouvoir agréable tel qu’il se montre dans les végétaux, dans les animaux inférieurs, et enfin dans l’homme. Étendant nos regards sur la création végétale, nous ne voyons rien d’aussi beau que les fleuri : mais les fleurs offrent presque toutes sortes de figures, toutes sortes de dispositions, une variété de formes infinie ; et c’est d’après ces formes que les botanistes leur ont donné des noms, qui sont presque aussi variés. Quelle proportion découvrons-nous entre les tiges et les feuilles des fleurs, entre les feuilles et les pistils ? En quoi la tige déliée de la rose convient-elle avec la tête volumineuse sous laquelle elle plie. Cependant la rose est une belle fleur ; et qui osera dire qu’elle ne doit pas une grande partie de sa beauté à cette disproportion même ? La rose est une grande fleur, et naît sur un petit arbuste : la fleur du pommier est très-petite, et croît sur un grand arbre ; mais la rose et la fleur du pommier sont toutes deux très-belles ; et l’arbre et l’arbuste qui sont parés de ces différentes fleurs offrent un coup-d’œil charmant malgré cette disproportion. Est-il, d’un aveu général, un objet plus beau qu’un oran-