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DU SUBLIME

sions par la décision de notre raison. Mais puisque nous manquons de ce secours, voyons si la proportion peut être considérée, sous quelque rapport, comme la cause de la beauté, ainsi qu’on l’affirme si généralement et avec tant d’assurance. Si la proportion est une des choses qui constituent la beauté, elle doit tirer ce pouvoir, ou de quelques propriétés naturelles, inhérentes à certaines mesures qui opèrent mécaniquement ; ou de l’opération de l’habitude ; ou de la propriété qu’ont certaines mesures de répondre à quelques fins particulières de convenance. Le but de nos recherches est donc de savoir si les parties des objets doués de beauté, tant dans le règne végétal que dans le règne animal, sont constamment si conformes à ces certaines mesures, qu’on puisse se convaincre que leur beauté résulte de ces mesures sur le principe d’une cause naturelle et mécanique ; ou de l’habitude ; ou, enfin, de leur convenance pour des desseins déterminés. J’examinerai cette question dans chacun de ces trois points principaux. Mais j’espère qu’on ne trouvera pas hors de propos qu’avant de procéder, j’expose les règles qui m’ont dirigé dans cette recherche, et qui m’ont égaré, si je suis tombé dans l’erreur. Si deux corps