Page:Burke Edmund - Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau - 1803.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
162
DU SUBLIME

d’ordre semble l’être ; on doit donc la considérer comme un être de l’entendement, plutôt que comme une cause première agissant sur les sens et l’imagination. Ce n’est point par la force d’une attention soutenue et d’une longue recherche ; que nous trouvons qu’un objet est beau : la beauté ne demande pas le secours de la raison ; la volonté même n’y entre pour rien : la présence de la beauté inspire l’amour aussi naturellement que l’application de la glace ou du feu produit les idées du froid pu du chaud. Pour obtenir en ce point une conclusion un peu satisfaisante, il convient d’examiner ce que c’est que la proportion, puisque bien des gens qui se servent de ce mot, ne semblent pas toujours comprendre très-clairement la force du terme, ni avoir des idées bien distinctes de la chose même. La proportion est la mesure de la quantité relative. Puisque toute quantité est divisible, il est évident que toute partie distincte d’une quantité divisée doit avoir une relation quelconque avec les autres parties ou avec le tout. C’est de ces relations que vient l’idée de la proportion. On les découvre par la mesure, et elles sont l’objet des recherches mathématiques. Mais qu’une partie d’une quantité déterminée en soit le quart, le cin-