tout-à-fait différens. Il n’est pas rare qu’une femme d’une beauté médiocre inspire de violens désirs ; tandis que la plus grande beauté chez les hommes et chez d’autres animaux, quoique faisant naître l’amour, n’excite pas cependant le plus faible désir : ce qui prouve que la passion qu’inspire la beauté, que j’appelle amour, est différente du désir, quoique le désir puisse quelquefois agir avec elle ; mais c’est à ce dernier qu’on doit attribuer ces violentes et orageuses passions, et les fortes émotions du corps qui accompagnent ce qu’on nomme vulgairement amour, et non aux effets de la beauté considérée simplement en elle-même.
On dit communément que la beauté consiste dans certaines proportions des parties. Après avoir examiné ce sujet, j’ai de fortes raisons de douter que la beauté soit une idée dépendante en aucune manière de la proportion. La proportion est presque entièrement relative à la convenance, comme toute idée