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DU SUBLIME

Quelques amis, dont j’estime beaucoup le jugement, m’ont engagé à ajouter ces exemples : ils ont pensé que mon sentiment exposé tout simplement, pourrait paraître, au premier coup-d’œil, bisarre et ridicule ; mais je crois que cela viendrait principalement de ce que l’on considérerait l’amertume et la puanteur en association avec des idées basses et méprisables, auxquelles, je l’avoue, on les trouve fréquemment unies : une telle alliance dégrade le sublime dans tous les cas possibles. Pour éprouver une image sublime, il ne s’agit pas d’examiner si elle devient basse en l’associant à des idées basses ; mais si, étant unie à des images d’une certaine noblesse, toute la composition se soutient avec dignité. Tout ce qui est terrible est toujours grand ; et les objets qui possèdent des qualités désagréables, ou qui inspirent même la crainte de quelque danger, mais d’un danger facile à surmonter, sont simplement odieux, comme les crapauds et les araignées.