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DU SUBLIME

son ont quelque analogie avec la nature des choses qu’elles représentent, et qu’elles ne sont pas purement arbitraires ; parce que les cris naturels de tous les animaux, même de ceux qui nous sont entièrement inconnus, se font toujours suffisamment comprendre : c’est ce qu’on ne peut pas dire du langage. Les modifications du son, capables de faire de sublimes impressions, sont presque infinies. J’en ai cité seulement un petit nombre d’exemples pour montrer sur quel principe elles sont établies.


SECTION XXI.
L’odorat et le goût, les amers et les puanteurs.

Les odeurs et les saveurs ont aussi quelque influence sur les grandes idées, mais elle est naturellement faible, et bornée dans ses opérations. J’observerai seulement que les odeurs ni les saveurs ne peuvent produire aucune grande sensation, si nous en exceptons les amers excessifs et les puanteurs intolérables. Il est vrai que ces affections de l’odorat et du goût, lorsqu’elles ont toute leur énergie possible, et qu’elles s^appliquent directement sur le senso-