nous poussons nos découvertes encore plus avant, et que nous considérons ces créatures plus petites encore de tant de degrés, et l’échelle toujours décroissante de l’existence, où se perdent à la fois nos sens et notre imagination, nous demeurons étonnés, confondus des merveilles de la petitesse ; nous ne pouvons distinguer dans ses effets cette extrême petitesse de l’immensité même ; car la division doit être infinie comme l’addition, parce qu’il n’est pas plus possible d’arriver à l’idée d’une unité parfaite, qu’à celle d’un tout complet auquel rien ne puisse être ajouté.
L’infinité est encore une source du sublime, si plutôt elle n’appartient pas à la grandeur d’étendue. L’infinité tend à remplir l’esprit de cette sorte d’horreur délicieuse qui est l’effet le plus naturel et l’épreuve la plus infaillible du sublime. Parmi les objets soumis à nos sens, à peine s’en trouve-t-il quelques-uns qui soient par leur propre nature réellement infinis ; mais il en est un très-grand nombre dont l’œil