Page:Burke Edmund - Recherche philosophique sur l origine de nos idees du sublime et du beau - 1803.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
ET DU BEAU.

chose ; les autres écrivains de l’antiquité payenne, poètes ou philosophes, rien du tout. Et ceux qui voudront observer avec quelle application infinie, par quel mépris des choses périssables, à travers quelles longues habitudes de piété et de contemplation, un homme s’élève à la dévotion sincère, au parfait amour divin, ceux-là s’apercevront aisément que cet amour n’est ni le premier, ni le plus naturel, ni le plus frappant effet qui procède de l’idée que nous nous formons du premier des êtres. Ainsi nous avons suivi la puissance à travers ses différens degrés jusqu’au plus élevé de tous, où notre imagina tion s’est enfin perdue ; partout nous l’avons vue accompagnée de la terreur, qui croit progressivement avec elle. Maintenant qu’il est prouvé à n’en pouvoir douter que la puissance est une principale source du sublime, on peut voir distinctement d’où provient son énergie, et à quelle classe d’idées on doit le rapporter.


SECTION VI.
La privation.

Toutes les privations générales sont grandes, parce qu’elles sont toutes terribles ; le vide, les ténèbres, la solitude, et le silence. Avec quel feu