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D’EDMUND BURKE.

dînaire à tout ce qu’il entreprenait : son exemple prouve la fausseté de cette maxime commune et bien dangereuse, que les enfans de génie sont toujours ennemis de l’application.

C’est dans cette école qu’il prit les premières connaissances des langues anciennes, qui lui fournirent des modèles où il puisa le goût élégant et les figures hardies de son éloquence. On peut croire que c’est de la même source qu’il reçut cet amour de l’indépendance qui se développant à certaines époques, enflamma ses passions et les répandit en flots d’éloquence ; sentiment qui, dans ses plus beaux jours, lui acquit une réputation presque sans rivale, et qui, dans le déclin de l’âge, après avoir consumé son esprit et son corps, fut moins éteint que comprimé.

De ce séminaire provincial, Edmund passa le l’Université de Dublin. Il ne paraît pas s’y être distingué, ni par une grande application, ni par des talens supérieurs. Il ne donna aucunes marques d’un génie précoce ; il ne ravit point de palmes dans les luttes académiques, et il en sortit sans avoir reçu ses degrés. C’est cependant à cette époque qu’il débuta dans la carrière littéraire par des essais politiques. En 1749, Lucas, apothicaire démagogue,