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ET DU BEAU.

pas supérieur en force à plusieurs espèces de chiens ; cependant, à cause de l’indomptable férocité de cet animal, on n’en conçoit pas une idée de mépris, et la poésie l’admet dans ses descriptions et dans ses similitudes les plus nobles. C’est ainsi que la force, en tant que puissance naturelle, agit sur notre ame. Il est un second genre de puissance qui procède des institutions des hommes, c’est celle des chefs et des rois ; elle a la même liaison avec la terreur. Souvent, en s’adressant aux souverains, on leur donne le titre de redoutable majesté. On peut même observer que les jeunes gens peu instruits des usages du monde, et qui n’ont pas coutume d’approcher les hommes, revêtus du pouvoir, sont, en leur présence, si frappés de crainte, que toutes leurs facultés en semblent suspendues. Lorsque je préparais mon siège dans la rue (dit Job) les jeunes gens me voyaient et couraient se cacher. Cette timi-

    plus poétique, en présentant dans un des plus beaux endroits Jezabel foulée aux pieds des chevaux, et

    Dans son sang inhumain les chiens désaltérés.

    Ces exemples prouvent assez que le plus fidèle compagnon de l’homme n’est pas toujours condamné à 1 bassesse.