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ET DU BEAU.


SECTION V.
La puissance.

Si nous exceptons les objets qui suscitent directement l’idée du danger, et ceux qui produisent un semblable effet par une cause mécanique, je ne connais rien de sublime qui ne soit une modification de la puissance. Cette branche procède aussi naturellement que les deux autres, de la terreur, source commune de tout sublime. Au premier coup d’œil, l’idée de la puissance semble être de la classe de ces idées indifférentes qui peuvent également appartenir à la douleur ou au plaisir. Mais, dans la réalité, l’affection qui naît de l’idée d’un vaste pouvoir, est extrêmement éloignée de ce caractère de neutralité. D’abord, souvenons-nous [1] que l’idée de la douleur portée à son plus haut degré, agit avec plus de force que l’idée du plaisir au même degré, et qu’elle conserve la même supériorité dans toutes les gradations subordonnées. Par-là il arrive qu’à chances égales pour des degrés égaux de souf-

  1. Partie I, sect. 7