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treux, et, avec le présage de leur chute, porte au cœur des monarques l’épouvante [1] ».

Ce portrait est plein de noblesse ; et en quoi consiste-t-il ce portrait poétique ? dans les images d’une tour, d’un archange, du soleil qui se lève au sein des nuages ; et dans une éclipse, la ruine des monarques, les révolutions des empires. L’âme est précipitée hors d’elle-même par une foule de grandes et confuse images, qui frappent parce qu’elles sont pressées et confuses ; car, séparez-les, et vous détruisez la grandeur ; réunissez-les, et vous perdez infailliblement la clarté. Les images que crée la poésie sont toujours de ce genre obscur ; quoique, en général, les effets de la poésie ne doivent nullement être attribués à ces images : opinion que nous examinerons

  1. ______________________He above the rest
    In Shape and gesture proudly eminent
    Stood like a tower ; his form had yet not lost
    All her original brightness, nor appear’d
    Less than archangel ruin’d, and th’excess
    Of glory obscur’d : as when the sun new ris’n
    Looks through the horizontal misty air
    Shorn of his beams ; or from behind the moon,
    In dim eclipse disastrous twilight sheds
    On alf the nations ; and with fear of change
    Perplexes monarchs.