tant que la clarté des images soit absolument nécessaire pour émouvoir les passions, qu’elles peuvent être excitées à un très-haut degré sans le secours d’aucune image, mais seulement par certains sons adaptés à ce dessein : les effets reconnus et si puissans de la musique instrumentale en sont une preuve évidente. Dans la réalité, une grande clarté seconde fort peu le mouvement des passions, étant en quelque sorte ennemie de tout enthousiasme.
Deux vers de l’art poétique d’Horace semblent contredire mon opinion ; c’est pourquoi je m’attacherai un peu plus à l’éclaircir. Voici ces vers :
Segnius irritant animos demissa per aures,
Quam quæ sunt oculis subjecta fidelibus.
Là-dessus l’abbé Dubos fonde une critique dans laquelle il donne à la peinture la préférence sûr la poésie, en ce qui concerne l’excitation des passions ; et le principal motif de cette préférence est, que la peinture présente