ses mouvemens sont suspendus par quelque degré d’horreur[1]. Alors l’esprit est si rempli de son objet, qu’il ne peut en admettre un autre, ni par conséquent raisonner sur celui qui l’occupe. De là vient le grand pouvoir du sublime, qui, bien loin de résulter de nos raisonnemens, les anticipe, et nous enlève par une force irrésistible. L’étonnement, comme je l’ai dit, est l’effet du sublime dans son plus haut degré ; les effets inférieurs sont l’admiration, la vénération et le respect.
Aucune passion ne dépouille l’esprit de toutes ses facultés d’agir et de raisonner aussi efficacement que la crainte[2] ; car la crainte étant une appréhension de douleur ou de mort, agit comme douleur effective. Par conséquent, tout ce qui est terrible à l’égard de la vue, est sublime aussi, soit que cette cause de terreur s’unisse à la grandeur de dimension,