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DU SUBLIME


SECTION XVIII.
Récapitulation.

Résumons tout ce qui a été dit en quelques points distincts : Les passions qui appartiennent à la conservation de soi, naissent de la douleur et du danger ; elles sont simplement douloureuses lorsque leurs causes agissent immédiatement sur nous ; elles produisent le délice lorsque nous avons une idée de douleur et de danger, sans y être actuellement exposés : ce délice, je ne l’ai pas nommé plaisir, parce qu’il s’allie à la douleur, et parce qu’il diffère assez de toute idée de plaisir positif. Tout ce qui excite ce délice, je l’appelle sublime. Les passions qui concernent la conservation individuelle sont les plus puissantes de toutes les passions.

Le second chef auquel nous avons rapporté les passions relativement à leur cause finale, est la société. Il y a deux sortes de société. La première est la société des sexes. Nous appelons amour la passion qui lui est propre, et qui contient un mélange de concupiscence ; son objet est la beauté des femmes. L’autre est cette société générale du genre humain avec tous les