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DU SUBLIME

avons vu que le plaisir de toute jouissance particulière que peut offrir la société, agit plus fortement sur notre ame que l’inquiétude causée par l’absence de cette jouissance particulière ; ainsi les plus fortes sensations relatives aux habitudes de la société particulière sont des sensations de plaisir. La bonne compagnie, les conversations animées, les épanchemens de l’amitié, remplissent l’ame d’un grand plaisir ; mais aussi qui ignore combien a de charmes une solitude momentanée ? Cela pourrait prouver que nous sommes des créatures destinées à la vie contemplative aussi bien qu’à la vie active, puisque la solitude a ses plaisirs aussi bien que la société ; tandis que la première observation fait voir qu’une solitude absolue est en opposition avec l’objet de notre existence, puisque la mort même réveille en nous une idée à peine plus terrible.


SECTION XII.
De la Sympathie, de limitation et de l’Ambition.

Les passions qui appartiennent à la société sont d’un genre extrêmement compliqué, elles ramifient dans une variété de formes analogues à cette variété de fins auxquelles elles