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AVERTISSEMENT

jetteraient dans le chemin de l’erreur : un seul mot peut quelquefois dénaturer la pensée de l’Auteur ; et l’on est d’autant plus blâmable de ne pas la rendre avec exactitude, que cet Auteur a plus de célébrité, et son ouvrage plus d’importance. Un traducteur qui, pensant embellir son original, ment à l’Auteur et au Lecteur, ne ressemble pas mal à l’interprète de deux souverains, qui, pour faire preuve d’éloquence, altère le sens de leurs discours dont il ne doit être que l’écho. : il trahit à la foi deux puissances. Malgré les difficultés de l’ouvrage, difficultés telles qu’elles arrêtent des Anglais mêmes au premier moment, je crois m’être mis à l’abri d’un semblable reproche, et j’en ai particulièrement l’obligation à M. Littl…, jeune Anglais rempli de mérite, qui dans un âge où la frivolité fait voler aux plaisirs, lui sait dérober des heures précieuses au profit du talent, et que j’achèverais de nommer pour le remercier publiquement d’avoir voulu m’expliquer certains passages obscurs sur lesquels je l’ai consulté, si je ne craignais de le charger par-là des fautes qui peuvent se trouver dans le reste de ma version.

Mais si je me suis attaché à exprimer fidèlement tous les traits de mon modèle, ce n’est