sont les grandes figures ou scènes héroïques et allégoriques, ou même les
sujets d’histoire, dans un cadre modeste d’architecture peinte. Ce que j’ai
vu de plus accompli en ce genre du temps de Perin, ce sont les peintures
de la maison [a] No 6 de la Piazza dell’Agnello. Entre les frises
de trophées et d’enfants, des figures de héros, des batailles, des prisonniers,
des victoires mythologiques, etc., le tout fort bien représenté. De
même valeur sont les exploits d’Hercule, peints en grisaille, sur le revers
du Palais Odero [b] (aujourd’hui Mari), visibles aussi de la Salita
del Castelletto. Il faut citer encore le Palazzo Imperiali [c] (Piazza
Campetto), de 1560, avec ses peintures extérieures, de couleur moitié
naturelle, moitié bronze ; — le Palais Spinola [d] (Strada S. Caterina,
No 13) ; — l’hôtel Croce di Malta [e] (côté de la ville) ; — le Palais
Spinola [f] (Strada Nuova), entièrement peint jusque dans la cour. —
Les sujets sont parfois spéciaux à Gênes : à savoir, les grands hommes
ou les grands faits de la république. Souvent aussi, faute d’autres, ce sont
des sujets très généraux, et de préférence les douze premiers empereurs
romains, qui, dans l’art profane du temps, font pendant aux douze Apôtres.
C’est un nombre commode en architecture, et c’est d’ailleurs le
nombre même des biographies de Suétone. (Au xvie et au xviie siècle de
même, on les a représentés en marbre, à l’infini.) — Une belle façade de
la fin du xve siècle, Vico S. Matteo, No 10.
Florence a en ce genre une originalité propre. C’est ici que Pocceti, déjà nommé, paraît avoir prodnit ses meilleures œuvres. Il y a déjà de la première Renaissance des « sgraffiti » purement ornementaux, d’un style excellent. Du xve siècle encore, en partie du moins, sont les façades suivantes : Piazza Pitti, No 18 [g] ; Palais Torrigiani [h], Piazza dei Nozzi, No 5 ; petit Palais Corsi [i], derrière S. Gaetano, Via Teatina, No 956 ; et avant tout Borgo S. Niccolò, No 141 [j] (vers 1475), et Borgo S. Croce, No 10 [k]. Dans un palais de la Via Maggio [l] (de 1400 environ), on voit que l’époque gothique a déjà connu le « sgraffito ». Plus tard on appliqua sur les façades des figures fantastiques, des Pans, des nymphes, des médaillons dans le style baroque encore à son début, et même de grandes compositions historiques monochromes. C’est d’un bel effet à côté des encadrements de fenêtres un peu rudes, niches avec bustes, armoiries, etc., Maison de la Via della Scala, No [m] plusieurs palais, décorés par Ammanati, tels que le Palais Ramirez [n], Borgo degli Albizzi, No 24 ; Casa Romanelli [o], Lung’Arno Guicciardini, No ; Piazzetta S. Biagio [p], près du Marché Neuf ; Via Maggio, No 26, et No 15 [q], ce dernier très simple ; No 37, et encore, Via de’Pepi, No 5, tous deux en mauvais état de conservation, mais d’un bon style, etc. (Il faut ajouter le grand palais de la Piazza S. Stefano [r] à Pise.) Parfois aussi on a essayé de la peinture en couleurs, et elle a relativement mieux tenu qu’on n’aurait pu s’y attendre. Nous ne citons ici que les fresques du Palais Coppi [s], Via de’Benci, No 20 (d’après Salviati), et l’étonnant Palazzo del Bor-