Page:Burckhardt - Le Cicerone, 2e partie, trad. Gérard, 1892.djvu/304

Cette page a été validée par deux contributeurs.
157
ŒUVRES DÉCORATIVES : BOLOGNE, PARME.

de fruits, etc.) ; mais encore l’expression du détail manque de finesse et de sentiment, particulièrement, dans les travaux en pierre[1]. Au XVIe siècle, l’architecte Andrea Marchesi, dit Formigine, essaya de se rapprocher de la pureté antique, et, de fait, beaucoup des chapiteaux qui lui sont attribués ont une grande beauté (v. p. 119) ; mais dans les arabesques il n’a guère plus de vie ni d’expression que ses prédécesseurs. — Nous ne citerons que quelques-unes des œuvres dont il n’a pu être fait mention au chapitre de l’architecture.

D’abord, une quantité de clôtures de marbre, tantôt avec grilles, tantot avec colonnettes très rapprochées à la partie supérieure, qui servent à fermer les chapelles à S. Petronio [a]. La plus ancienne, encore de style gothique, est dans la quatrième chapelle à gauche. Une autre, richement ornée, de la Renaissance primitive, septième chapelle à gauche. Une autre, plus élégante, d’un style plus récent, dixième chapelle à droite. La plus belle, quatrième chapelle à droite, de l’année 1483. Une autre, très simple, sixième chapelle à droite. La plus récente, par Formigine, huitième chapelle à droite. — À S. Michele in Bosco [b], les murs des deux côtés de la grille du chœur, les pilastres et deux portes sont du meilleur style de la Haute-Italie.

Quelques niches d’autel avec et sans clotures : S. Martino Maggiore [c], la première à droite (1529) ; à la Madonna di Baracano [d], l’encadrement de la niche du maître-autel, œuvre d’une femme, Properzia de’ Rossi, qui, ici, imite Formigine ; à SS. Vitale ed Agricola [e], les compositions de stuc encadrant les fresques de la grande chapelle à gauche, avec de bonnes arabesques végétales.

Les tombeaux en général, et surtout pour l’arabesque, sont très inférieurs aux œuvres florentines. Le décorateur, habitué à l’argile et à la brique, ne savait plus se retrouver avec le marbre. Comme Bologne était alors la première ville universitaire de l’Europe, la plupart sont des tombeaux de professeurs, dont la valeur est surtout sculpturale (voir la Sculpture), Il y en a un grand nombre, provenant des diverses églises, au Museo civico [f] ; d’autres sont restés dans les églises mêmes. Les meilleurs sont dus à l’influence du tombeau d’Antonio Galeazzo Bentivoglio (mort en 1435), par Querca, à S. Giacomo Maggiore [g]. Parfois exceptionnellement, un artiste florentin travaille selon la manière de son pays, comme Francesco di Simone au tombeau de Tartagni (mort en 1477) à S. Domenico [h] (passage vers la porte laterale gauche) ; et encore n’est-ce qu’une imitation plastique et décorative assez gauche du tombeau de Marzuppini (v. p. 144).

Une belle œuvre décorative, et, malgré l’enflure, préférable à ces travaux de marbre, est le tombeau de stuc de Lodov. Gozzadini [i], dans la nef latérale gauche des Servi (à la place du troisième autel) :

  1. Pour les ornementations en briques, je crois, quand leur répétition est fréquente et identique, qu’elles prenaient la forme dans des moules de lois.