a relégué dans l’ombre l’architecture plus simple et mesurée des pilastres. — Il y a de la richesse, mais une fantaisie déjà baroque, dans l’escalier de la chaire de la cathédrale [a], par Bernardino di Giacomo (1543), avec de magnifiques bas-reliefs.
Sienne est encore classique pour ses porte-étendard et ses anneaux de sonnettes, de bronze ou de fer, qui, au XVe siècle, se voyaient dans les palais toscans. Sans doute les lanternes déjà citées du palais Strozzi à Florence éclipsent de leur gloire tout ce qui a été fait en ce genre. Pourtant les lanternes du Palazzo del Magnifico [b], à Sienne, œuvre de Giac. Cozzarelli (1453-1515), sont peut-être d’un style supérieur ; elles sont l’un des plus beaux joyaux de bronze de la Renaissance. Il y a de même une lanterne de bronze au Pal. della Ciaja [c]. Dans les autres palais, au Piccolomini, par exemple, les lanternes sont de fer. — Ce n’est pas seulement la beauté de l’objet, avec ses feuilles d’acanthe et ses profils énergiques, qui nous fait attacher du prix à ces riens ; c’est plutôt la réflexion sur le caractère et l’amour du beau de cette époque, qui recherchait l’œuvre d’art et le monument là où nous nous contentons d’un colifichet sans durée.
Au milieu de ces œuvres, on est surpris du caractère étrange du grand autel Piccolomini, dans la cathédrale (1485) [d], qui, par ses ornements et ses proportions dans le style de la première Renaissance à son déclin, plus que par ses excellentes figures (en partie travail de la jeunesse de Michel-Ange), occupe une place classique dans la décoration du temps. (Sur le maître Andrea Bregno, de Milan, qui aurait exécuté cette œuvre à Rome, voy. plus bas, Rome). Un arc triomphal encadre la niche où s’élève l’autel.
Les villes placées sur le chemin de Sienne à Rome montrent l’influence de l’art de Sienne : ainsi la fontaine d’Aseiano [e], d’un grand effet, en forme de vase gigantesque, et au même endroit, à S. Francesco [f], un bénitier, très simple, sans doute de la même main. — Un bénitier d’un bon travail dans la cathédrale [g] d’Orvieto ; à Pienza (cathédrale) [h], une grande fontaine baptismale, aux formes architecturales puissantes.
Sur la route de Florence à Rome, en retrouve dans la plupart des œuvres l’influence florentine.
À Arezzo, les œuvres importantes en ce genre sont d’artistes florentins, Benedetto da Majano, A. della Robbia (voir à leurs noms).
À S. Domenico [i], à Pérouse, quatrième chapelle à droite, tout le retable de l’autel est revêtu d’une grande décoration de ce style, un peu grossière, en stuc et en tableaux (1459). C’est l’œuvre d’un Florentin, Agostino di Duccio, qui a également composé la riche façade de S. Bernardino (1461) (voir la Sculpture, et aussi Verrocchio pour l’autel de Monteluce, devant Pérouse).
Dans la cathédrale [j] de Spello, le tabernacle du maître-autel, une