verre bariolé, qui leur donne un pittoresque d’une rare énergie. À citer comme exemples caractéristiques : l’encadrement de son « Annunziata » à S. Croce [a] ; la niche d'Orsanmichele [b], avec le groupe de Verrocchio ; la balustrade d’orgue de la cathédrale (aujourd’hui au Bargello) [c] auquel fait exactement pendent le balustre de S. Lorenzo [d] ; la fontaine du palais Pazzi (exposée au Bargello) [e] ; les deux tables d’autel dans la grande nef de l’Annunziata [f] ; le ravissant chapiteau de bronze de la chaire de Prato [g] ; le tombeau de Giov. d’Averardo de’ Medici la table d’autel, les clôtures du chœur, dans la sacristie de S. Lorenzo [h] ; le merveilleux relief de madone de la chapelle Medici (S. Croce) [i]], qui n’est, il est vrai, qu’une œuvre d’école, etc. C’est le malin esprit de la première Renaissance, qui ne fait pas encore bon ménage avec la richesse rapportée de Rome. — Il faut attribuer encore à l’école de Donatello un type plus simple de tombeaux qui apparait d’abord au tombeau d’Onofrio Strozzi († 1417, à la S. Trinità) [j][1], père de Palla, par un certain Piero di Niccolò, élève habile de Donatello à sa première epoque, mais dont le plus beau modèle est le tombeau de Giannozzo Pandolfino († 1456), dans la Badia [k] de Florence, par un successeur de Desiderio. Le monument se compose d’une niche en demi-cercle, encadrée d’une guirlande de fruits, où est placé le sarcophage plus ou moins orné ; par devant, deux enfants tenant les armes ou l’inscription. Le dessous, en pierres de couleur bien encadrées, forme une sorte de soubassement. Voir d’autres tombeaux de ce genre : à S. Croce [l], chapelle du Sacrement ; à l’Annunziata [m], tombeau d’Orlando Medici, vers 1450, par un habile successeur de Donatello ; à S. Spirito [n], tombeau plus simple de Neri Capponi († 1457), par Simone di Niccolò de’ Bardi, dans le style de Bern. Rossellino ; à la cathédrale de Prato [o], le tombeau de Fil. Inghirani († 1480), etc.
Une œuvre charmante de Michelozzo est le tabernacle de l’autel antérieur de S. Miniato [p] à Florence, avec sa voûte en berceau à caissons vernissés. Plus somptueux encore, mais gâté par une addition baroque du siècle dernier, est le tabernacle de l’Annunziata [q] (à gauche de l’entrée), avec frise de couleur, caissons, etc. (Comparer la décoration de la chapelle du Palais Riccardi, d’une richesse tourmentée.) On remarque la même ornementation puissante, se rattachant à l’école de Donatello, dans les deux portes de la Banque des Medici [r] à Milan, dans une chaire à la Brera [s], et dans la chapelle Portinari à S. Eustorgio [t].
Un successeur de Donatello, cité plus haut (p. 96) comme architecte, Bernardo Rossellino, qui a, dans sa décoration architecturale, un peu de la lourdeur de Donatello, est l’auteur du tombeau de Léonard l’Arétin († 1444), dans la nef latérale droite de S. Croce [u]. Bernardo y a réa-
- ↑ À S. Trinità, de même, le remarquable tombeau de Giul. di Nicol. d’ Avanzi, de l’année 1444, imitation d’un sarcophage chrétien primitif, cannelé, avec le relief du Bon Pasteur, et la figure tombale visible au-dessous du couvercle de la bière.