celle du vieux Palais des Manfredi [a], vis-à-vis, offrent à l’architecte des parties en briques, d’une rare élégance.
À Cesena, Matteo Nuzio, de Fano, bâtit en 1452 l’intéressante Bibliothèque Malatestine [b], à trois nefs voûtées, d’égale hauteur, séparées par des colonnes.
Ferrare possède d’abord une des plus importantes tours Renaissance de l’Italie, le campanile de la cathédrale [c] (commencement du XVIe siècle). Incrustée de marbre par assises blanches et rouges, avec ses pilastres d’angles, encadrant bien les colonnes à forte saillie, cette construction est très imposante, bien que les colonnes trahissent l’éducation que le maître a reçue dans un pays de briques. (Les arcs des fenêtres posent sur les chapiteaux d’une façon peu gracieuse.) — La tribune de l’église est une bonne construction de briques, avec pilastres richement sculptés à l’intérieur. — Vis-à-vis, du côté sud, l’église de S. Romano [d], de la première Renaissance, tout unie, très altérée par des reconstructions, aujourd’hui abandonnée.
S. Francesco [e] (1494, probablement d’un certain Pietro Benvenuti) appartient encore à la série qui commence plus haut avec S. Sisto de Plaisance. À l’extérieur, de rares pilastres, asse de jolies frises (chérubins et médaillons) ; à l’intérieur, une église à colonnes avec voûtes en coupole, et, le long des deux nefs latérales, une série de chapelles richement encadrées, par les fenêtres desquelles vient la lumière. Même ornementation peinte sur les frises, les tympans d’arcs et les piliers de la croisée. — Du même style encore S. Benedetto [f] (vers 1500, par Glambatt et Alberto Tristani) ; la façade (de même que celle de S. Francesco) a des pilastres en marbre et les volutes latérales employées d’abord par L.-B. Alberti (v. 95) ; tout le reste est de briques unies ; les chapelles sont rondes a l’extérieur, de même que les extrémités du transept. À l’intérieur, une voûte en berceau, interrompue au milieu de la nef par une coupole surbaissée ; au-dessus de la croisée, la coupole principale ; dans les nefs latérales, de petites voûtes en coupole. La peinture décorative, magnifique et pourtant modérée, a été blanchie à la chaux dans les parties inférieures, à moins qu’elle n’y aie jamais existé. — Une des meilleures églises de cette série, bien qu’avec une lumière défectueuse, le jour venant surtout d’en bas, est la Chartreuse S. Cristoforo [g] (1498-1553). Elle a une seule nef avec voûtes en dôme, des séries de chapelles rectilignes, une coupole centrale et un transept ; les membres de l’extérieur en briques (à l’exception de la façade non encore incrustée) sont d’un style élégant ; à l’intérieur, ils sont tous de marbre ; au-dessus des chapelles se trouve un attique élevé comme à S. Sisto à Plaisance (ici il est vide). — S. Maria in Vado [h] (construite à partir de 1475 par Biagio Rossetti et Bartol. Tristani) est analogue, pour les formes de l’extérieur, aux églises citées jusqu’ici ; à l’intérieur, c’est une