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ARCHITECTURE ROMANE.

À S. Nicola [a] la façade et la tour sont attribuées à Nicocolo Pisano.

S. Michele in Borgo [b] : l’intérieur, ce qui en reste du moins, est une basilique assez ancienne ; la partie supérieure de la façade du XIIIe siècle, avec des galeries dont les arcs sont déjà en ogive, et attribuée à Nicocolo Pisano, est plutôt de son élève Fra Gugliemo ; au milieu, des pleins au lieu de vides. S. Catarina [c], du XIIIe siècle : la façade montre une élégante traduction du type pisan dans les formes gothiques. À l’intérieur c’est une église de couvent à une seule nef sans voûte. La vieille église de S. Piero in Grado [d] à une demi-lieue du côté de la mer, a de curieuses fresques d’époques differentes et de belles colonnes antiques apportées probablement par des pirates pisans.

À l’exception des restes plus anciens mentionnés plus haut, les églises de Lucques ne sont que des imitations de celles de Pise, et encore s’en faut-il que ces imitations soient trés heureuses. Parfois elles égalent et surpassent même, par leur luxe infini, pénible presque (colonnes à figures, mosaïques des surfaces), les plus riches églises de Pise. Mais on est déjà plus éloigné des modèles antiques (comparer les corniches), bien que, ici encore, nombre de fragments antiques soient entrés dans la construction et que la plupart des colonnes par exemple soient romaines. Les maîtres de Lucques paraissent avoir mis leur point d’honneur à remplacer dans les galeries de la façade le vide du milieu par une colonnette. On serait tenté de croire que c’était là comme la marque et le cachet de leur ville. À Pise, c’est l’exception. Les campaniles, tant en marbre qu’en brique, n’offrent rien de particulier.

S. Giovanni [e], XIIe siècle ; quoique généralement du moyen âge ; les chapiteaux sont de bonnes imitations des chapiteaux romains ; au transept gauche est adossé un baptistère très ancien, reconstruit en carré à l’époque du gothique. L’extérieur est simple ; la façade n’a d’ancien que la portes. S. Maria forisportam [f], XIIe siècle, l’une des meilleures églises de ce genre, avec transept et coupole ; les chapiteaux des colonnes sont antiques pour la plupart ; vers le milieu de la colonnade, selon la mode ancienne, un pilier à la place d’une colonne. S. Pietro Somaldi [g], façade de l’année 1203 ; campanile en brique ; l’intérieur est moderne. La construction extérieure de S. Michele [h] (comp. p.11 D) : l’abside du chœur est riche et d’un bon style ; la façade au contraire (XIIIe siècle) exagère à dessein le style pisan ; est trop en saillie au-dessus de l’église, et d’une richesse excessive. Le rez-de-chaussée dans une intention d’enhaussement est revêtu, non de simples pilastres, mais de colonnes adossées qui vont s’amincissant, et paraissent d’une hauteur démesurée.

Églises moindres, où l’ordonnance ancienne ne s’est qu’en partie conservée ; S. Giusto, S. Giulia, S. Salvatore, S. Vincenzo [i], etc. La façade de S. Francecsco [j] marque la transition vers le gothique. Sur S. Frediano comp. p. 11 C. Ce qui date du XIIe siècle paraît imité de modèles plus