baptistère des Ariens (V. plus loin). La basilique d’Hercule, déjà citée, n’était probablement pas un édifice consacré au culte.
S. Apollinare Nuovo [a], la plus importante basilique de la ville, avec une tour ronde, les tribunes latérales altérées ; les vingt-quatre colonnes venant de Constantinople ont des chapiteaux très caractéristiques, et presque égaux ; les corniches au-dessus des arcs sont anciennes. Mosaïques d’un effet grandiose sur les murs supérieurs de la nef du milieu (comp. Peinture). Enfin la chapelle Sancta sanctorum [b] avec l’ancienne disposition du culte chrétien primitif.
Plus récent et déjà plus moyen âge que ces églises de Ravenne est l’intérieur de San Frediano [c] à Lucques (VIIe siècle), primitivement à cinq nefs, rétréci maintenant par des chapelles. Les chapiteaux, en partie de l’époque romaine, en partie imités des chapiteaux romains purs, ont l’abaque mince ; les arcs ne sont pas encore surhaussés. La construction supérieure étrangement haute, la façade et la tribune actuelle sont attribuées avec raison à une rénovation du XIIe siècle ; mais les deux dernières avec leurs entablements droits au-dessus des colonnettes murales, et les côtés extérieurs de la nef latérale avec leurs consoles et leurs bandes murales (au lieu de frises d’arcs et de pilastres) s’écartent tellement du système de Pise et de Lucques au XIIe siècle, que dans la reconstruction il serait permis de voir la simple reproduction de la vieille église. Cette différence d’éléments est justement ce qui plaît le plus dans tout l’édifice, et il y a là peut-être un motif fécond pour notre architecture. Déjà Brunellesco a ouvertement imité, dans l’église de la Badia près de Fiesole, cette division des murailles latérales. À l’intérieur de S. Micchele [d] à Lucques (VIIIe siècle ?), les colonnes et les chapiteaux sont semblables à ceux de S. Frediano.
La cathédrale [e] de Trieste, vaste basilique d’assez peu d’apparence, vaut pourtant la peine d’être visitée pour la communication originale entre l’église, le baptistère et une autre annexe ancienne, ainsi que pour ses mosaïques. De plus c’est ici que reposent, au-dessus de la mer Adriatique, entre des touffes d’acacias, les cendres de Winckelmann, de cet homme à qui l’histoire de l’art doit la clef de la méthode comparée, ou mieux son existence même.
Dans les basiliques suivantes il reste peu de traces reconnaissables d’antiquité, à l’exception des colonnes antiques (peut-être elles aussi déplacées).
S. Alessandro [f] à Fiesole, que l’on croit du VIe siècle, n’a plus que ses colonnes ioniques. — S. Pietro de Cassinensi [g] à Pérouse est également de style ionique, mais fortement altéré. — La cathédrale [h] de Terracine, avec des chapiteaux modernisés ; un portique avec des