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ART ANCIEN.



I. — ARCHITECTURE[1]





L’origine de l’architecture en Italie est bien plus ancienne que les temples de Pæstum, par lesquels nous commençons notre étude.

Déjà. les peuples primitifs, puis la race mêlée des Étrusques, issue des migrations, avaient Iaissé des constructions qui se distinguaient non seulement par leur masse, mais aussi par le sentiment naissant d’un style plus élevé. Toutefois, dans leur état actuel, elles appartiennent plutôt à l’archéologie ; elles sont situées le plus souvent à l’écart des voies fréquentées. Les plus importantes de ces constructions qu’on appelle fortifications cyclopéennes, d’un remarquable effet pittoresque pour la plupart, sont les murs si bien conservés de Cosa [a], sur la montagne d’Ansedonia (près d’Orbetello) ; les murs d’Orbetello, d’Arpino (Terra di lavoro) et de Ferentino [b], les châteaux forts d’Alatri (près de Frosinone) et de Segni [c], la Porata dell’arco, à Volterra [d]. — Les façades des tombeaux de Castellaccio et de Norchia [e] constituent en partie les documents sur l’architecture des tentples étrusques dont les restes certains ne subsistent nulle part. Les plus importants, au point de vue de l’architecture, de ces tombeaux étrusques du temps le plus reculé, se trouvent à Cervetri (l’ancienne Cære) [f]. Les sépultures antiques de la Sardaigne sont appelées Nuraghi ou Sepolture dei Giganti.

Entre celles-ci et les monuments de l’art antique le plus achevé il y a une grande lacune. Le but de notre ouvrage ne nous permet pas de donner plus de détails sur ces constructions primitives ; nous ne devons nous arrêter qu’aux monuments où l’art s’applique surtout à exprimer

  1. Les lettres entre crochets, qui ont pour but de faciliter les recherches, correspondent aux renvois analogues de la table géographique et de celle des artistes, placées en tête de cette partie.