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jourd’hui encore, même après les fouilles de Pergame, des archéologues connus (Brunn en tête) n’ont pas cessé de s’y tenir. Peu à peu, cependant, bien des esprits paraissent se rallier à l’opinion que le Laocoon n’est ni original, ni naïf, mais qu’il a été conçu sous l’influence de la grande frise de Pergame. Le jeune Géant vaincu par le serpent de Minerve a-t-il servi de modèle pour le motif même du Laocoon ? Le doute est permis. Mais il est certain, par contre, que la tête de Laocoon est presque copiée sur celle du Géant combattant contre Hécate. Une comparaison de la facture, entre les serpents, par exemple, prouve si manifestement la supériorité de la frise de Pergame, que le caractère d’original semble devoir être attribué non au Laocoon, mais à la frise elle-même. L’aspect plus théâtral du Laocoon et l’expression plus soulignée de la souffrance, en regard des figures de la frise, tendraient encore à le prouver, de même que ce fait, à savoir que la composition du Laocoon paraît conçue pour un bas-relief plus que pour un groupe. Quant à l’opinion récemment exprimée que, selon une version de la légende antique, l’un des fils, dans la pensée de l’artiste, devait être sauvé, elle n’est guère vraisemblable,


Page 158, les douze dernières lignes, ainsi que la suite de cet alinéa, page 159, jusqu’à l’alinéa suivant, offrent une exposition de la théorie de Burkhardt que nous avons respectée intentionnellement. Le Dr Fraenkel, qui a révisé, dans la 3e édition, la partie consacrée à l’Art ancien, substitue ici les lignes suivantes :

L’origine et le premier usage de ces masques de marbre doivent être cherchés dans l’habitude qu’avait le vainqueur des luttes dramatiques de rapporter au dieu même l’honneur de sa victoire. Comme présent sacré, outre les prix de sa victoire, il ne pouvait donner au dieu que le masque du comédien, dont le talent l’avait aidé à vaincre. Mais souvent, d’après un usage général en Grèce, le vainqueur remplaçait le vrai masque par un masque artistique en pierre. Et ce n’est que peu à peu que ces masques furent employés à d’autres usages.


Page 183, ligne 14, ajoutez :

Il faut y ajouter les décorations murales d’une maison découverte durant les travaux de correction du Tibre, près de la Farnésine, peintures qui se trouvent au Museo Tiberio [a]. Elles sont simples, sur fond très coloré, de différentes teintes, d’un effet élégant et d’une exécution très sobre : par la simplicité et le goût, elles sont très supérieures à la plupart des décorations pompéiennes.

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