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la part du bien l’emporte, ainsi dans la salle 1 : Jupiter sur l’Ida [a] (LXXI) ; dans la salle 2 : Mars et Vénus [b] (XLIX), Bacchus et Ariane [c] (LII) ; dans le corridor de la salle 4 : Cédée [d] (XXVI) ; salle 4 : Thésée sauveur des enfants d’Athéné [e] (XXXVII) ; Persée et Andromède [f] (XXIX) ; Chiron et Achille [g] (XXXIX) ; Hercule avec le Centaure [h] (XXX) ; Achille et Biséis [i] (XXXIX) ; Oreste et Pylade en Taurine [j] (XL) ; Hercule auprès d’Omphale [k] (XXVIII) ; Hercule trouvant Télèphe [l] (XXXI) ; fragment : Achille tirant le glaive contre Agamemnon [m] (XXXIX) ; Ulysse devant Pénélope [n] (XXXIX) ; dans le corridor droit de la salle 5 : le Châtiment de Dircé [o] (XXXVI) ; Deux déesses avec des Amours et la leçon de musique du jeune Satyre (?) [p]. Mais à côté des choses les meilleures, à côté de motifs isolés qui n’ont pu être créés que par les plus grands maîtres, il se trouve des pensées de remplissage d’une faiblesse frappante. On ne peut pas se défendre de penser que l’on a devant soi des motifs pris dans des compositions excellentes et rassemblés ici sur un espace étroit. — En fait de grands tableaux, on trouve encore sur place à Pompéi : Diane et Actéon (dans la Casa di Sallustio) [q], un Héros se préparant au bain (Casa di Meleagro) [r], Vénus et Adonis (Casa di Adonide) [s] ? etc.

Dans le nombre il faut distinguer tout particulièrement la plus belle mosaïque de l’antiquité, appelée : la Bataille d’Alexandre [t], (Trouvée dans la Casa del Fauno à Pompéi, elle est maintenant sur le pavé de la galerie de Flore, salle 5, au Musée de Naples.) Elle représente une bataille d’Alexandre contre les Perses, probablement la bataille d’Issus. Le point culminant de la composition, c’est le roi des Grecs fondant sur les ennemis, le char du roi des Perses dont les chevaux sont excités à la fuite, et le cavalier, en somptueux habits royaux, précipité de son cheval et transpercé par l’ennemi. — La plus grande valeur de ce tableau unique en son genre ne se trouve pas dans le dessin irréprochable ou dans l’expression des figures isolées, mais dans la représentation saisissante d’un moment important avec le moins possible de ressources. Par le mouvement tournant du char et des chevaux et par quelques positions et gestes parlants, l’artiste a donné, à droite, une image du désespoir et de la consternation qui ne pourrait pas être plus claire et ne saurait être plus complète que dans la réalité. Les vainqueurs, pour autant que le côté gauche est conservé, s’avancent irrésistibles et sûrs. Sans aucun doute cette mosaïque est fidèlement imitée d’un tableau célèbre de l’art alexandrin.

Quant au reste, ce sont, d’une façon générale, les scènes de genre [u], presque toujours petites, qui l’emportent sur les scènes héroïques plus grandes. Pompéi a fourni quelques précieux morceaux de luxe, comme les deux fines mosaïques signées de Dioscuride représentant des répétitions de théâtre que l’on aimait tant (salle 7). Pourtant il faudra leur préférer quelques peintures légères. Peu de choses pourront être compa-