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Au Museo Lapidario de Vérone [a] : un nombre considérable de sculptures en relief, parmi lesquelles plusieurs bons reliefs funéraires.

Au Musée de Turin [b] : petit fragment de relief paraissant de facture grecque, un jeune homme qui fait reculer les quatre chevaux d’un quadrige.

Dans le Palais des Doges à Venise, Sala de’ Rilievi : plusieurs petits reliefs funéraires, d’exécution médiocre, mais en partie paraissant d’invention grecque dans celui d’Attys et de Cybèle [c], p. exemple, il y a une très belle servante ; — relief romain remarquable d’un Combat naval [d] avec des vaisseaux richement représentés (d’après un original de la meilleure époque grecque) ; — vase portant les armes de Mars, travail romain ; — superbe autel carré avec Scènes bachiques [e], d’exécution romaine superficielle, mais bien conçue. — Camera a Letto [f] : trois Heures entourant un terme de leurs mains entrelacées, d’un travail peut-être grec antique ; à l’époque romaine, elles ont servi de piédestal à un ciste de marbre ; — assise triangulaire avec des figures bachiques excellentes. — Corridojo [g] : deux bases de trépieds, d’une donnée romaine bien connue : génies traînant des armes. Deux autres avec des hiérodules paraissent contestables.


Après ces trésors, qu’il faut placer en partie au premier rang, viennent quelques ouvrages qui ont sur eux l’avantage d’avoir au moins une date fixe : les Sculptures des édifices impériaux à Rome.

D’un édifice de l’époque d’Auguste : quatre pièces d’une Procession (Uffizi de Florence [h], vestibule extérieur), d’une beauté extraordinaire, abstraction faite de la surcharge qui se fait sentir surtout dans ces ouvrages plats ; elles avaient fait partie d’une grande frise, dont les fragments sont dispersés : le morceau faisant suite est au Vatican [i], cour du Belvédère ; trois autres sont murés dans la façade de la Villa Medici à Rome [j] ; deux encore au Palais Fiano, à Rome [k]. — (À la même époque appartiennent deux beaux fragments d’un relief conservés à S. Vitale, à Ravenne [l] ; le plus grand représente probablement Auguste lui-même et des membres de sa famille.)

Déjà surchargées, mais d’une facture noble et belle, sont les sculptures de l’Arc de triomphe de Titus, entre autres les deux reliefs du Cortège triomphal de Judée [m] ; dans les cintres on a symbolisé, planant, les plus belles victoires[1]. — Au Forum de Nerva (ou de Domitien), hauts reliefs d’un dessin habile et énergique, calculés pour être vus de loin (Minerve protectrice de divers travaux domestiques [n]). — De l’époque de Trajan et d’Adrien : les sculptures antiques très distinguées de l’Arc de Constantin [o], scènes de combats, qui ne sont plus pourtant purement conçues

  1. Plus anciens encore, tout au plus attribuables à un arc dle triomphe de Claude : les fragments de relief qui sont dans le vestibule de la Villa Borghese [o] ; il ressort encore des ruines des traits de la plus gronda beauté.