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que l’art grec seul, et à une seule époque (vers 360 av. J.-C), pouvait l’exprimer. Une Nymphe [a] qui repousse un satyre entreprenant, malheureusement presque entièrement moderne ; — plusieurs bas-reliefs de tombeaux grecs, qui ne sont pas des meilleurs, mais qu’on doit apprécier comme représentant ce genre, rare dans les collections italiennes, par exemple celui du Protarque, etc. ; — des imitations romaines, réduites, de la base d’un monument commémoratif de victoire (trophée) [b], avec deux cariatides et une charmante figure assise[1] ; — Jupiter sur un trône avec des sphynx ; — Oreste à Delphes [c], travail romain d’après un original excellent, fragment d’un Cortège bachique [d] avec les motifs fréquents de la bacchante au tambourin et d’un satyre jouant de la flûte, le satyre suivant est complété presque entièrement ; — immédiatement après se trouve l’un des plus splendides bas-reliefs qui existent : le Bacchus barbu [e] faisant son entrée chez un couple d’amants qui boivent sur un lit de repos ; un satyre le soutient, un autre lui ôte ses sandales ; dehors, devant la porte de la maison, Silène et les autres compagnons du dieu ; — Hélène [f], sous la protection de Peitho (déesse de la persuasion), est engagée par Vénus à suivre Pâris, qui se trouve vis-à-vis, causant avec l’Amour ; œuvre grecque très belle, quoiqu’elle ne soit pas très ancienne ; Bacchus avec une partie de sa suite, motif grec d’une exécution insignifiante ; — superbe haut relief bachique [g] de petites proportions ; — relief plat de sept figures féminines [h] ; — enfin un petit ouvrage charmant la Course à cheval à travers la nuit [i], jeune homme et bacchante à cheval, avec des torches, un guide en avant.

Sixième salle : le célèbre Vase de Gaëte [j], avec le nom de l’artiste : Salpion d’Athènes ; après cela, il n’y a presque plus que des sujets connus Mercure tendant à Leucothée Bacchus enfant [k], qui rappelle un relief de la salle des Muses au Vatican ; — la Bacchante [l] demi-nue, appuyée, d’un relief de la Villa Albani ; — deux satyres et la Bacchante qui danse, du même relief (7e salle) ; — un autre Silène et une Bacchante tenant un thyrse. L’exécution, quoique distinguée, a pourtant quelque chose de conventionnel ; la mutilation date d’un temps où le vase tenait lieu de piquet pour attacher les cordages de vaisseau.

Au même endroit, 6e salle : Puteal [m], de bonne facture romaine, avec des satyres préparant le vin ; puis un certain nombre de plaques de marbre (disques) avec de légers reliefs [n], en partie bien imaginés.

Section des terres cuites, quatrième chambre [o] petits reliefs, trouvés à Velletri, représentant le style italien antique.

Au Musée de Palerme [p], les célèbres Métopes de Selinonte, trouvées de 1823 à 1831, offrent le plus vif intérêt aussi bien par leur style ultra-

  1. L’inscription : « Trophée en l’honneur d’Hellas, après la défaite des Cariates », est fausse, et le rapport cherché avec les « Cariatides » (à comp. p. 97) tombe du même coup.