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La loi fondamentale du relief est, comme on le voit, la plus grande simplicité ; les moyens d’action sont, dans ce genre, si restreints que le moindre excès en fait d’ornement, d’habillement, d’ustensiles, égare l’œil et rend le tout lourd et indécis. — Nous ne choisirons maintenant, dans la masse des œuvres, que celles où ces conditions suprêmes sont clairement réalisées, c’est-à-dire les œuvres grecques, et celles qui en approchent, celles qui leur ressemblent ou qui en sont des imitations. Pour les retrouver plus facilement, il est bon de les prendre par galeries ; dans une histoire de l’art, la classification par styles ou par sujets serait préférable.

Au Vatican, Musée Chiaramonti [a] : à l’entrée, un Apollon assis ; vers la fin : des Bacchantes marchant ; mais surtout l’ancien relief représentant les trois Grâces qui se donnent la main, d’après un original attique datant de 450 avant J.-C. ; fragment d’un cavalier, se rapprochant des cavaliers de la frise du Panthéon.

Belvédère, dans la salle d’Apollon [b] : les deux Servantes du temple, avec des, draperies magnifiquement ondulées, conduisant un taureau récalcitrant destiné au sacrifice. Voy. plus haut page 102, D. copie antique du relief de la balustrade au temple de la Victoire sur l’acropole d’Athènes, le pendant se trouve aux Uffizi (v. plus bas).

Galleria delle Statue [c] : plusieurs sujets remarquables, entre autres deux reliefs de monuments funéraires grecs (et aussi une œuvre moderne qu’on prétend être de Michel-Ange). Quelques fragments précieux enclavés dans le piédestal de plusieurs statues. — Le puteal rond, no 422 de la collection Giustiniani, avec la représentation détaillée d’une bacchanale, est une copie moderne de l’original conservé en Espagne.

Gabinetto delle Maschere [d] : le Bacchus ivre ; — un Sacrifice, d’un beau travail grec. (Dans la Loggia scoperta qui y touche et qu’on peut se faire ouvrir, un Sacrifice, quelques fragments de prix, et un Cortège bachique original avec des Centaures qui se défendent contre les satyres qui veulent les monter.)

Sala delle Muse [e] : la Danse des Curètes ; les soins qu’on donne au jeune Bacchus. (De temps romains postérieurs : frise ornée du combat des Centaures et des Lapithes, imitation maladroite des métopes employées dans les temples grecs de la meilleure époque ; au lieu des triglyphes, il y a des arbres.)

Galleria de’ Candelabri [f] : deux beaux vases bachiques, en grande partie restaurés ; sur l’un il y a des Curètes dansant et un satyre ; sur l’autre des satyres pressurant du vin, un Silène faisant de la musique, etc.

Au Musée du Palais de Latran (autrefois dans l’appartement Borgia) [g], première salle : une Nymphe donnant à boire à un enfant (peut-être un petit Pan), servait d’ornement de fontaine ; l’eau coulait par l’ouverture de la corne ; un prétendu Hippolyte avec Phèdre (relief de tombeau de conception grecque) ; — quatrième salle : Médée et les filles