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ne paraissent bonnes que jusqu’au moment où on les compare aux femmes assises des frontons du Parthénon (moulages dans la collection des plâtres de l’Académie de Saint-Luc, Palazzo Gregorio Ripetta, et de l’Académie de France à Rome). Quel sentiment de la vie plus intense dans les vêtements légers qui drapent des figures divines ! Il nous faut citer encore une Romaine des derniers temps, assise, dont la conception est originale et excellente.

On voit, dans la galerie supérieure du Musée Capitolin [a], une figure entièrement voilée ; le mouvement de la main droite, cachée, élève la draperie vers le menton ; la main gauche est libre et pendante. Cette statue doit représenter Julia Maesa, la grand’mère d’Elagabal et d’Alexandre Sévère, ces cousins si peu semblables. Devant la méditation profonde qu’expriment la tête et l’attitude, le spectateur oublie facilement la médiocre exécution de l’ouvrage.

Ce sont aussi des impératrices, — du moins on le croit, — ces Vestales de la Loggia de’ Lanzi à Florence [b]. Quatre d’entre elles, les statues 2, 4, 5 et 6, comptées en partant du côté ouvert de l’édifice, montrent ce beau motif : un péplum qui descend en biais de l’épaule droite vers le genou gauche, et dont le pan relevé passe sur le bras gauche ; en dessous, une tunique sans manches, et une seconde tunique relevée sur les hanches et dont le pli bouffant retombe sur les cuisses. Dans chacune de ces figures colossales, la pose a une intention particulière ; l’exécution en est très bonne pour l’époque, vraisemblablement récente.

La simple draperie grecque idéalisée fut aussi employée longtemps à cause de sa beauté, et pour d’autres figures que les déesses. C’est un long vêtement uni, presque toujours retenu sur les hanches de manière à former un pli bouffant par-dessus la ceinture ; puis un péplum attaché aux épaules, tout ouvert ou à peine fermé de chaque côte, pendant par devant jusque vers la ceinture, un peu plus bas sur les côtés. Six statues d’airain au Musée de Naples [c] (3e salle des Bronzes) provenant toutes du théâtre d’HercuIanum, assez récentes, mais de style antique, représentent ce type dans des attitudes différentes ; on pourrait y voir des danseuses. L’œuvre ne s’élève pas au-dessus d’un travail décoratif très soigné (traces d’incrustations en couleur aux yeux, aux bordures du vêtement, etc ). Une figure analogue en marbre se trouve, par exemple, dans le vestibule de la Villa Ludovisi à Rome [d].

Souvent anssi on a représenté la forme humaine entièrement enveloppée dans une draperie ; ce motif a été traité avec une sévérité antique, par exemple, dans deux statues (statues funéraires) dont les têtes sont des portraits (corridor du rez-de-chaussée du Museo Capitolino [e].

Dans la Galerie de Parme [f], les meilleures figures drapées sont le no 10, qu’on dit être « Polymnie » : elle est très mutilée ; et le no 7, regardée comme la première Agrippine : de la main gauche elle relève son vêtement.