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dans les maisons. Des tables de marbre reposant sur des griffons se trouvent dans la Casa di Nerone [a] dans la Casa di Cornelio Rufo [b], et dans la Casa del Principe di Russia [c].

AuxUffizi de Florence, portique intérieur : deux piliers élancés, destinés à porter des bustes ou des statues, et dont les quatre faces sont couvertes de petits trophées en relief [d], erreur d’un artiste moderne, bien instructive à sa manière ; ils donnent, pour ainsi dire, en petit l’impression que donnent en grand les colonnes torses en spirale. Voir dans le passage un socle de candélabre [e] à trois côtés avec des Amours qui portent les armes de Mars. Deuxième corridor et salle des Inscriptions : plusieurs autels et monuments funéraires [f] en forme d’autel ; Rome en présente de semblables en plus grand nombre. Première salle des peintres : le vase de Médicis [g], représentant le sacrifice d’Iphigénie ; les ornements aussi sont classiques ; la plus grande partie du pied est authentique et ancienne, les anses et le bord supérieur étaient aussi complets que la restauration l’exigeait.

Au Palais des Doges à Venise (Museo d’Archeologia, corridojo) : un beau et grand candélabre [h], fortement restauré ; cependant la partie principale est antique, excepté le disque supérieurs ; en haut, trois têtes de satyre et feuillage avec oiseaux.


Nous ferons ici encore une remarque que nous ne pouvons placer nulle part ailleurs.

Au domaine de l’art ornemental appartiennent aussi les caractères d’inscriptions. Les Grecs n’y ont jamais consacré que le nécessaire ; ils prenaient pour cadre un membre d’architecture quelconque, et leurs inscriptions étaient en caractères juste assez grands pour être lisibles. Chez les Romains l’inscription vise à l’effet, même de loin et occupe quelquefois, non seulement sur les arcs de triomphe, où elle est à sa place, mais encore au fronton des temples, un grand espace qu’on lui réserve aux dépens de l’architrave et de la frise. Du moins les caractères, jusqu’à la dernière époque, sont relativement beaux, et dignes du reste, L’architecte ne se fiait pas aux tailleurs de pierre et aux artisans en bronze, mais traitait ce qui contribuait essentiellement à l’effet comme une partie essentielle.


De ces grands et magnifiques ouvrages qui ont un caractère monumental, nous passons aux objets mobiliers d’un usage effectif, auxquels leur matière, l’airain[1], a assuré un style particulier et une meilleure conservation. De toutes les collections de ce genre, les trois salles

  1. Quant aux vases d’argent, comme ceux dont Verrès vola un si grand nombre en Sicile, il n’en reste naturellement que très peu, et rarement quelque pièce qui ait la valeur des vases trouvés à Hildesheim et conservés à Berlin. Au Museo Kircheriano à Rome, il faut se faire montrer la jolie petite coupe [i] avec figures à bacchantes, provenant de Vicarello.