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partie supérieure de la muraille : c’est qu’elle était la plus mal éclairée.

L’harmonie de ce magnifique ensemble se fait sentir le mieux au Panthéon de Pompéi (temple d’Auguste) [a] où d’importants morceaux de peinture sont conservés sur deux murailles.

Le socle représente des piédestaux de couleur jaune en saillie, avec des panneaux noirs, et soutenus en partie par des cariatides jaunes, la surface principale nous montre une enceinte rouge, d’architecture magnifique, occupant tout l’arrière-plan avec des échappées sur un dehors clair ; au-devant, de grandes murailles noires décorées de guirlandes et de peintures au milieu, œuvres des plus précieuses (Thésée et Æthra, Ulysse et Pénélope, etc.), devant les colonnes sont placés, selon la coutume, de petits paysages ; les constructions mêmes sont animées avec beaucoup d’art par des figures d’esclaves, de prêtresses, etc. ; le haut de la muraille représente tantôt des perspectives sur fond bleu et des images de dieux, tantôt des natures mortes sur un fond clair. En comparant cette décoration aux loges de Raphaël, on peut hésiter à décider où l’impression d’ensemble est la plus satisfaisante.

Il y a bien des degrés entre ce travail de luxe et les simples arabesques, colonnettes et petits frontons, de teinte rouge ou jaune-rougeâtre sur fond blanc, qui ornent les boutiques, les pièces accessoires et les corridors des maisons les plus modestes. Nous allons désigner seulement quelques édifices où la scénographie révèle ses lois avec une clarté particulière.

Dans la Maison du Poète tragique [b], plusieurs chambres sont belles et instructives entre toutes. Dans l’une, on voit une décoration architecturale sur fond blanc, entremêlée de panneaux rouges et jaunes avec des peintures encadrées ; au-dessus, une frise portant des combats et encore des ornements plus légers, le tout sur un fond clair. Ailleurs, des portiques circulaires d’une architecture svelte, d’un charme peu commun. Dans la salle à manger présumée, un socle noir, qui devient brun-violet à sa partie supérieure, sert de base à des panneaux jaunes avec peintures excellentes ; entre eux sont figurées des constructions sur un fond bleu de ciel ; les colonnes minces comme des roseaux se transforment en figures, on dirait des cariatides animées ; en haut, des figures dégagées et des ornements sur fond jaune.

Dans la Casa della Ballerina [c], les murs de l’atrium représentent de gracieux petits frontons de temples avec des échappées sur un fond bleu.

Dans la Casa di Castote, e Polluce [d], plusieurs salles avec de riches ornements sur un fond entièrement blanc : tantôt les figures semblent planer au milieu du panneau, tantôt elles sont censées habiter les édifices qu’on voit représentés. Dans d’autres chambres les morceaux d’architecture sont d’un ton brun-rouge, et les panneaux intermédiaires sont bleus avec des peintures très belles, mais très détériorées.

Dans la Casa di Meleagro [e], une chambre avec des ornements d’une