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une légère carnation. L’auteur veut que la bouche soit plutôt petite que grande, que les lèvres ne soient pas trop minces, et que la commissure en soit gracieuse ; quand on les desserre par hasard (c’est-à-dire sans rire ou sans parler), il ne faut pas qu’on voie plus de six dents de la mâchoire supérieure. Des détails particulièrement jolis sont : la fossette de la lèvre supérieure, un léger renflement de la lèvre inférieure, un aimable sourire qui se dessine au coin de la bouche, à gauche, etc. Les dents ne doivent pas être trop petites ; il faut qu’elles soient régulières, bien séparées les unes des autres, et qu’elles aient le ton de l’ivoire ; la couleur des gencives ne doit pas être trop foncée et rappeler celle du velours rouge. Le menton doit être rond, ne pas se relever ni se terminer en pointe, et être coloré au point où la proéminence s’accentue ; c’est la fossette qui en fait le plus précieux ornement. Que le cou soit blanc, arrondi, plutôt trop long que trop court ; que le nœud de la gorge soit simplement indiqué ; qu’à tous les mouvements la peau forme de beaux plis. Il demande que les épaules soient larges ; à ses yeux la largeur forme même la principale beauté de la poitrine ; en outre, il faut qu’on n’y voie pas un os, qu’elle ait des lignes harmonieuses et que, sous le rapport de la couleur, elle soit « candidissimo ». La jambe doit être longue, fine dans le bas sans être trop sèche ; les mollets doivent être fermes et blancs. Il veut que le pied soit petit, mais non maigre, que le cou-de-pied soit élevé, et que l’ensemble soit blanc comme l’albâtre. Les bras doivent être blancs et avoir une légère carnation aux endroits saillants ; il les veut charnus et musculeux, mais cependant doux et lisses comme ceux de Pallas lorsqu’elle était devant le berger du mont Ida ; en un mot : fermes et gracieux. Il désire que la main